vendredi 13 juin 2008

Introduction d'un nouveau concept: LE BLIZ


Connaissez-vous le Bliz? Non, bien sûr, car c'est un concept que j'ai inventé et qui n'a pas encore dépassé le cercle de mes connaissances proches (mais l'audience de ce blog a-t-elle dépassé ce cercle? étant donné les impressionants chiffres de fréquentation, euh... peut-être pas).

Revenons d'abord sur le concept de Buzz. Qu'est-ce que le buzz?
A quelle moment une marque, un nouveau produit, une information buzze-t-elle?

Le buzz se mesure à la quantité de pages web qui reprennent une information.
Le buzz est par définition de durée plutôt courte et reflète l'occurence fréquente d'une certaine information, vidéo, photo, dans le bruit permanent de l'information web.

La force du buzz et la raison pour laquelle de nombreuses marques analysent ses mécanismes et tentent d'en tirer profit, c'est qu'un contenu qui buzze acquiert une visibilité énorme pour un investissement promotionnel très faible. Tout le monde en tchatte, en somme.

Le buzz exploite donc les réseaux d'information du web, et s'appuie sur des transmetteurs d'information qui la reprennent à leur compte et la diffusent sur leur réseau.

Mais ce que le buzz ne fait pas, c'est impliquer ces transmetteurs d'information autrement qu'au moment de la décision "cela vaut-il la peine d'être tranmis ou pas?". Ce que le buzz ne fait pas, c'est créer un rapport de long terme avec l'information transmise. Le buzz c'est de la consommation jetable d'information rapidement rendue obsolète par le buzz suivant.

Maintenant, qu'est-ce que le bliz?

"Bliz" doit être entendu comme une contraction de "sociabilise"
Le bliz se mesure exclusivement sur les réseaux sociaux.

C'est le nombre de profils sociaux qui rentrent dans une relation particulière avec une marque, un service web, une entreprise.

Quelles sont les formes que peut prendre cette "special relation" (à lire avec un accent anglo-saxon prononcé et en roulant des yeux, comme une actrice hollywoodienne)?

Un individu peut par l'intermédaire de son profil social devenir fan (sur Facebook) ou ami (sur Myspace) du profil social d'une marque et ainsi rentrer avec elle dans une relation de communication. Ainsi, Barack Obama, avec le presque millions de "supporters" de sa page Facebook ne buzze pas, il blize. Un million de profils sociaux marquent leur attachement à sa personne, hors de toute information immédiate, sur le long terme.

La marque peut aussi devenir un moyen d'interaction entre les profils sociaux d'individus. Par exemple, une marque comme Club Med pourrait proposer à ces visiteurs une application leur permettant de partager leurs souvenirs de vacances, de retrouver les personnes qu'ils avaient rencontré, de partager leurs clubs préférés, etc...

En blizant, une marque s'offre l'influence des profils sociaux qui décident de rentrer en relation avec elle, c'est la micro-communication, la communication de réseau.

Elle s'offre aussi une communauté d'utilisateurs qui peut lui servir de baromètre de popularité (qui aime bien châtie bien), de laboratoire marketing (si je rentre dans la communauté de Rossignol Ski, je serais heureux de me voir proposer des sessions de test des futurs produits!) et de source d'inspiration (en impliquant des utilisateurs ayant manifesté leur attachement à une marque aux prises de décision sur les futurs produits).

Alors? Préférez-vous buzzer ou blizer?

mercredi 11 juin 2008

Monétisation des applications sociales: les applications de masse moissonnent petit mais beaucoup


Il ne vous aura pas échappé dans le bilan de l'Année Un de la plateforme de développement de Facebook que les applications de quelques acteurs trustent le top 10 des applications les plus populaires (la "popularité" étant mesuré exclusivement quantitativement ici). Comment va la vie économiquement pour ces développeurs d'applications massivement utilisées? C'est une question que vous vous posez peut-être et à laquelle je vais tâcher de vous répondre.

Tout d'abord, parlons de RockYou qui a une actualité intéressante. En effet, ils viennent de lever 35 millions de dollars d'investissement. Pour quoi faire?

Tout d'abord, revenons sur l'entreprise RockYou qui n'est pas née avec l'API Facebook: leur compétence pour la réalisation de widgets "sociaux" mais surtout "photo" est plus ancienne et s'était déjà manifestée sur Myspace entre autre. C'est magré tout avec leur exploitation opportune et judicieuse du lancement de l'API Facebook qu'ils ont vraiment décollé, atteignant aujourd'hui 85 millions d'utilisateurs et plus de 2 milliards de pages vues par mois. Une estimation au doigt mouillé en fonction de ce que j'ai pu lire sur différents blogs me fait dire qu'au moins 70% de cette activité se fait sur Facebook, le reste étant réparti entre les autres grands réseaux sociaux généralistes, et étant appelé à prendre plus d'importance (l'ouverture de ces derniers réseaux aux développeurs tiers est plus récente).

Problème: on sait que la publicité sur les pages "sociales" n'est pas très efficace (en terme de génération de clic, les gens ne cliquent pas dessus quoi). Pourquoi? Tout simplement, à mon avis, parce-qu'ils ne sont pas en recherche de service, ils sont en train d'interagir avec leurs amis et ils ont donc peu de motivation à interrompre cette interaction en cliquant sur un lien publicitaire. On me dit souvent "mais il n'y a pas de pub sur Facebook!". Si. Tout le temps. Mais on la voit moins. Et ce n'est à mon avis pas un problème de mise en page, mais un problème d'état d'esprit.

Malgré cela, quand on fait des milliards de pages vues par mois, même en vendant le CPM (coût pour mille affichages de publicités) très peu cher, on peut gagner beaucoup d'argent. Et pourquoi cette levée de fonds? Pour développer l'aspect plate-forme de publicité de leur business et mieux exploiter leurs milliards de pages vues. Un CPM très bas, c'est mal, mais c'est aussi un énorme potentiel de croissance.

Slide et Serious Business, responsables respectivement de Funwall et de Friends For Sale, ont aussi levé des fonds important pour une stratégie équivalente: générer des milliards de pages vues même si on connaît leur faible efficacité pour une marque qui désire communiquer ou un service web qui souhaite attirer de nouveaux utilisateurs. Même "pas grand chose", tant que c'est positif, multiplié par des milliards, ça devient "beaucoup".

Ces entreprises annoncent d'autre part qu'elles vont arrêter de lancer de nouvelles applications et se concentrer sur l'amélioration de celles utilisées par leur porte-feuille massif d'utilisateurs.
On peut lire entre les lignes qu'elles prévoient de fidéliser et de monétiser au mieux leur audience actuelle, laissant à d'autres l'effort de créer des applications innovantes et génératrices d'audience, pour les racheter grâce à cette même capacité à monétiser au mieux une audience a priori de faible qualité commerciale.

Cette stratégie de monétisation après-coup d'une audience de faible qualité est-elle la seule pour un développeur d'application?

Je ne le pense pas. En effet, les marques sont conscientes qu'une publicité qui ne touche que marginalement ceux qui la voient, même si cela fait du monde sur plusieurs milliards de pages vues, n'est pas un mode de communication efficace et qualitatif.

Or, la plupart des entreprises ont conscience aussi de l'importance et du potentiel des réseaux sociaux pour une communication moderne.

Il faut donc leur proposer un mode de communication alternatif à l'habituel bandeau publicitaire. Il faut leur permettre de ne plus interrompre l'interaction (raison à mon avis du faible résultat des bandeaux sur les réseaux sociaux), mais de la prolonger et de l'enrichir en devenant elles-mêmes des vecteurs de communication, grâce à des d'applications pensées pour favoriser l'interaction, qu'elles sponsoriseraient intégralement ou en partie, de manière cohérente avec leur produit.

Pourriez-vous devenir utilisateurs d'une application dédiée à une marque, si cette marque fait partie de votre univers et que l'application vous permet d'interagir avec vos amis autour de cet univers de marque?

exemple féminin: s'échanger ses coups de coeurs et ses écoeurements sur les dernières collections d'H&M.

Profitez du soleil.